"Putain,  mais c'est pas possible d'être aussi gourde! Hurla-t-elle dans la cuisine,  comme si j'avais le temps aujourd'hui pour des bêtises pareilles!". Elle courut jusqu'à sa chambre s'emparer d'une autre jupe,  pas du tout en accord avec sa veste, mais au moins celle-ci était propre! Toujours en courant, elle attrapa son sac à main, ses clés et son portable, sans s'être cogné au moins deux fois dans des coins de meuble. Tout en fermant sa porte, elle entreprit de téléphoner à sa collègue et amie Clara: ]]>http://missdactylo.cowblog.fr/commentaires-3268141.htmlMon, 25 Aug 2014 10:38:00 +0200http://missdactylo.cowblog.fr/vie-en-couleurs-3268141.htmlhttp://missdactylo.cowblog.fr/une-porte-vers-la-liberte-3264793.html Lorsqu’elle ouvrit le paquet, elle ne put se retenir de hurler... Lui devait penser qu’elle hurlait de joie, de surprise. Oh de la surprise, oui il y en avait ! Une bague de fiançailles ! Mais qu’allait-elle bien pouvoir répondre… Tout se mélangeait dans sa tête : Jérémy, Irina, Jérémy, Irina.

C’était il y a maintenant un an et demi que les deux femmes se connaissaient. Elles s’étaient rencontrées à un concert dans un bar, un soir. Pour une fois que Jérémy voulait bien sortir ! Elles avaient partagé un verre, leurs goûts musicaux et de fil en aiguille une amitié s’était créée. Avec le temps, les deux amies avaient appris à se connaître, à s’apprécier, à s’aimer… La frontière entre l’amitié et l’amour est souvent très fine.

Il la demandait en mariage. Elle se doutait que cela allait arriver, leur petit garçon Léo avait maintenant plus d’un an et Jérémy aimait que les choses soient faites dans la normalité. Il avait déjà été contrarié quand elle lui avait annoncé qu’elle était enceinte sans qu’il l’ait prévu dans son agenda ! Alors un enfant hors mariage, mon dieu quelle histoire !

Mais si elle disait oui, elle serait coincée. Coincée dans cette vie qui ne lui convenait pas, avec un homme qu’elle aimait de moins en moins également.

« Je m’attendais à une réponse quand même ma chérie. Jérémy la sortit de ses pensées.

Et oui, je n’ai encore rien dit, se dit-elle

-Je suis encore sous le choc ! Evidemment je suis très heureuse mais tu ne crois pas qu’on devrait attendre que Léo soit un peu plus grand pour qu’il puisse se souvenir du mariage de son papa  et de sa maman ? »

Jérémy souffla et prit son air agacé. Il ne supportait pas qu’on le contredise.

« De toute façon, ça prend du temps de tout organiser, d’ici là, il sera assez grand pour comprendre » siffla-t-il en tournant les talons.

Enfin seule. June saisit son portable aussitôt pour envoyer un message à Irina :

Il m’a demandé en mariage, je lui ai dit

qu’on pouvait attendre, il a l’air fâché..

Sais pas quoi faire.

Réponse une demi-seconde après :

Ca devait arriver, tu le connais…

Sais pas non plus…

Je suis pas prête à tout révéler encore…

Ca, elle le savait qu’Irina n’était pas prête. S’avouer son homosexualité n’était pas chose facile, elle-même était passé par la quelques semaines plus tôt. Maintenant, tout était clair pour June, elle aimait une femme, qui, pensait-elle, l’aimait en retour. Bien qu’elle commençait à douter de cette réciprocité tant Irina était indécise. Ce qui la tourmentait elle, c’était se lancer dans l’inconnu, quitter une vie qu’elle avait toujours connue pour aller vers…Le bonheur ? Elle ne savait pas. Bien sûr qu’avec Jérémy elle n’était pas heureuse. Elle avait dû arrêter ses études pour le suivre dans cette ville « pour le travail ». Du travail, elle, elle n’en avait pas, aucune reconnaissance aux yeux de la société, ni à ses yeux à lui, il la considérait comme sa bonniche c’était sûr, celle qui faisait le ménage, la cuisine, qui s’occupait de son fils. Léo… S’il n’était pas là, il y a longtemps qu’elle aurait franchi le cap ! Mais voilà, chambouler la vie de son tout petit, c’était trop dur.

Depuis qu’elle était adolescente, June avait toujours eu ce désir, ce besoin de devenir maman. Alors quand elle avait vu ce test de grossesse positif, elle avait tout de suite aimé ce petit être qui grandissait au creux de son ventre. Et quand on lui avait posé son bébé contre elle, ce sentiment d’amour inconditionnel l’avait envahi sans qu’elle s’y attende. Depuis chaque jour passé avec Léo était un émerveillement. Chaque sourire, chaque éclat de rire, chaque progrès de son fils lui gonflait le cœur à l’en faire exploser. Elle était fière d’une seule chose dans sa vie : son fils.

La nuit fût agitée pour June, cauchemars sur cauchemars, tantôt elle se voyait en robe de mariée, trainée jusqu’à l’autel, avec Irina au premier rang en train de la saluer avec un mouchoir, tantôt elle se voyait tombant dans un puits sans fond avec Irina, Jérémy et Léo qui la regardait d’en haut.. Elle se réveilla en panique, l’air lui manquait. Elle se leva et alla se chercher un verre d’eau tout en envoyant un texto

J’arrive pas à dormir

Je me sens trop mal.

Puis elle alla vérifier si Léo dormait. Tout en le regardant respirer, elle comprit ce qu’elle devait faire « Agis, bouge toi, tu ne peux pas rester comme ça, ce n’est pas en devenant complètement cinglée que tu élèveras au mieux ton gosse ! » Sa petite voix avait parlé : elle allait changer de vie !

En se levant ce matin là, June savait qu’elle allait faire du mal à Jérémy. Mais pour préserver Irina et le mari de son amante, elle ne parlerait pas de ses sentiments. Elle allait « juste » rompre. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire… Comme si il avait lu dans ses pensées, c’est Jérémy qui vint vers elle. Apparemment, il n’avait vraiment pas gérer le refus :

« Faut que je te parle à propos d’hier, lança-t-il encore furieux

-Ca tombe bien, moi aussi.

Jérémy eut un temps d’arrêt. C’était bien la première fois que sa « femme » lui rétorquait quelque chose.

-Vas-y je t’écoute ! »

Une boule lui serra la gorge. Elle ne pouvait plus reculer maintenant. La liberté à portée de main !

« Alors…euh… si je n’ai pas dit oui à ta demande en mariage… c’est que…je ne suis plus amoureuse de toi.

Un long silence s’installa entre eux. Jérémy bouillait intérieurement. ELLE ne pouvait pas faire ça. ELLE ne pouvait pas le faire passer pour un minable, un rejeté. Qu’allait-on dire de lui ?

« Dis quelque chose, Jérémy…

-Te dire quelque chose ? Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que tu veux ruiner 10 ans de vie commune ? Et Léo tu y as pensé ?

-Je ne suis pas heureuse tu sais…. Dit-elle les yeux baissées, honteuse, sans savoir pourquoi exactement, mais il avait ce don là de la rabaisser, de la faire se sentir soumise.

-T’es pas heureuse ? C’est maintenant que tu t’en rends compte ? Tu te fous de moi ou quoi ?

T’as un amant c’est ça ? Comment elle pourrait avoir un amant », rajouta-t-il.]]>http://missdactylo.cowblog.fr/commentaires-3264793.htmlWed, 07 May 2014 16:03:00 +0200http://missdactylo.cowblog.fr/une-porte-vers-la-liberte-3264793.htmlhttp://missdactylo.cowblog.fr/noel-noir-3264766.html Amy ouvre les yeux, un rayon de  soleil vient délicatement caresser son visage, surprenant se dit-elle pour un 25 décembre. Et oui aujourd’hui c’est Noël, la fête préférée d’Amy. Elle aime tout dans Noël : les lumières, les musiques, les cadeaux, la joie des enfants, la gourmandise des parents ! Oui c’est une journée parfaite. Et si en plus on a droit a du soleil, c’est génial !

Ni une, ni deux la voici levée, préparée, prête à passer un super Noël comme tous les ans. Avant d’aller réveiller Lia, Amy va chercher tous les paquets dans le placard de l’entrée pour les déposer au pied du sapin. « Lia va être heureuse, depuis le temps qu’elle me bassine avec sa fée qui vole ! » pense Amy.  Ceci fait, elle retourne à la cuisine afin de commencer à préparer ce repas de fête : le foie gras est découpé, les toasts dans la corbeille à pain et le chapon au four. Miam, ca va être un délice ! Le cd des chants de Noël est dans la chaîne, il est l’heure d’aller réveiller Lia. Amy n’eut pas beaucoup à la secouer pour que la petite fille saute de son lit, toute excitée à l’idée de la venue du père noël.  Le bonheur dans les yeux de sa fille suffit à rendre la maman satisfaite de sa journée. Mais elle n’est pas finie, papi et mamie ne vont pas tarder avec une hotte remplie à eux tous seuls pour gâter  Lia. La sonnette interrompt les pensées d’Amy, les voila qui arrive, à Table !

La fin de journée se déroule sans accrocs, tout le monde est content, les petits comme les grands, le soleil descend lentement, une douce couleur orange illumine le salon. Amy, blottie sur le canapé dans les bras de Nestor, regarde Lia rire aux éclats en voyant la fée s’envoler dans les airs. Tout est parfait.

A l’heure du coucher, Lia bien qu’épuisée par une journée si excitante, n’arrive pas à lâcher sa fée. Amy prend la petite fille dans ses bras pour aller la mettre au lit :

-Bonne nuit ma chérie, fais de beaux rêves.

-Bonne nuit maman, je t’aime.

Amy éteint la lumière. Elle aussi est fatiguée. Après un brin de rangement, elle rejoint son lit avec joie. Le sourire aux lèvres, des souvenirs plein la tête, Amy ferme les yeux, heureuse.

Amy ouvre les yeux, c’est le 25 décembre. Comme tous les matins depuis une semaine, si tant est que ce soit le matin car on a plus la notion du temps dans cet endroit…, elle se réveille avec l’espoir d’être ailleurs, aujourd’hui plus particulièrement.  Son ravisseur ne devrait pas tarder à lui apporter sa ration de la journée. Ses yeux qui ne sont plus habitués au soleil n’arrivent  jamais à voir son visage quand il ouvre la porte. Pourquoi elle ? Et que veut-il ? Dans cette cave, où la lumière du jour n’accède pas, Amy repense à son doux rêve, elle donnerait tout pour voir sa fille ouvrir ses cadeaux entourée de sa famille…. Mais elle n’aura que pour seule compagne  l’obscurité de cette pièce lugubre, un noël dans le noir.